Le Baron Perché
En trois-cent-vingt-huit haïkus
En syméchronie.
J’entreprends de presser Le Baron Perché d’Italo Calvino selon les contraintes suivantes :
– Chaque page est évoquée par un haïku
(composé de 3 vers dont le nombre de pieds est 5 – 7 – 5)
– J’ai commencé (voir tout en bas) par les deux pages centrales 169 et 170,
puis le lendemain, j’ai choisi les pages précédentes et suivantes 168 et 171, etc.
Ainsi, une série d’haïku (à gauche) remonte le cours du récit tandis que l’autre se
dirige vers la fin du roman.
(le dernier jour, j’écrirai donc sur la première et la dernière page)
– Deux haïkus consécutifs ont un mot en commun
– Deux haïkus symétriques (écrit le même jour) ont aussi un mot commun.
(les deux derniers haïkus écrits à ce jour sont ceux d’en-haut)
La version choisie est celle-ci :
(…) | (…) | |
(126) Le jardin secret De ce frère du Baron Était quelques ruches. | ↓ ↑ secret Baron arbre | (213) Une noble dame Stoppait, dit-on, son carrosse Sous l’arbre secret. |
(127) Comme le Baron Avait très peur des abeilles L’oncle se cachait. | ↓ ↑ cacher abeilles coquine | (212) Pas une coquine Qui n’ait pas rêvé, cachée, De flirts dans les arbres. |
(128) Côme fut surpris Mille abeilles essaimaient Que l’oncle suivait. | ↓ ↑ essaimer suivre de | (211 – ch. XIX) Cosimo, de retour ; Tout Ombrosa essaima Des rumeurs coquines. |
(129) Côme se mit à Suivre l’oncle apiculteur, Enea Silvio. | ↓ ↑ suivre Enea Silvio les | (210) Ursula tenta De convaincre Cosimo De les suivre. |
(130) Enea Silvio S’emballa vite à la vue Des projets de Côme. | ↓ ↑ s’emballa vite invita | (209) Puis tout s’emballa, Et le Roi les invita A rentrer chez eux. |
(131) S’il se passionnait Pour l’hydraulique, très vite, L’oncle s’ennuyait. | ↓ ↑ ennuyer hydraulique Frederico | (208) Don Frederico Invita Côme à Grenade, ce qui l’ennuya. |
(132) Notre oncle rêvait De grands projets hydrauliques. Rien n’aboutissait. | ↓ ↑ rien projets Don | (207) Don Frederico Vint, l’air de rien, sonder Côme Sur son Ursula. |
(133) Voir ainsi notre oncle Se perdre dans cent projets Mit en garde Côme. | ↓ ↑ mit en garde cent El Conde | (206) Côme mit en garde Don Sulpicio, le jésuite, Sauvant El Conde. |
(134 – ch. XII) Cueilli dans la nuit, On dit à Côme cent vols Commis au village. | ↓ ↑ cueilli dit lire | (205) Puis El Conde lut, Et rêva révolution Mais il fut cueilli. |
(135) Gian dei Brughi, dit « le brigand », s’imposait Petit à petit. | ↓ ↑ petit à petit Brughi Ursula | (204) Petit à petit, Il s’intégrait auprès d’eux Ursula lisait. |
(136) Mon frère entendait Mille légendes sur des vols Prêtées à Brughi. | ↓ ↑ prêter sur main | (203 – ch. XVIII) Amoureux, mon frère Prêta main forte à la troupe de son Ursula. |
(137) Ce voleur était Sur toutes les lèvres, Côme Le chercha partout. | ↓ ↑ lèvres partout saisir | (202) Sur un amandier, Cosimo saisit sa main Enfin, ses lèvres. |
(138) Pourtant de son arbre, Côme apprit qu’on se moquait Partout du brigand. | ↓ ↑ apprendre son eau | (201) Elle lui apprit Où puiser de l’eau et Côme Saisit une rose. |
(139) Le brigand rallia Cosimo dans son noyer, Les sbires aux fesses. | ↓ ↑ rallier jouvencelle sbires | (200) Cosimo rallia Une belle jouvencelle Avec un seau d’eau. |
(140) Côme les joua Et les sbires empruntèrent Une fausse piste. | ↓ ↑ jouer emprunter prendre | (199) Quelques jouvencelles Prenant du bon temps, tic, tac, Jouaient au volant. |
(141) Un jour, le brigand Lui emprunta un bouquin Qu’il trouva génial. | ↓ ↑ génial bouquin astuce | (198) Pour rester assis, Leur astuce géniale fut De prendre une selle. |
(142) Sans cesser de lire, Cosimo cherchait partout Mille et un bouquins. | ↓ ↑ mille et un sans terre | (197) Sans un pied à terre, Ils ne cessaient d’inventer Mille et une astuces. |
(143) Sans fin grandissait, Pour lui et pour le brigand, Leur soif de romans. | ↓ ↑ leur roman interdit | (196) Exilés d’Espagne, La loi leur interdisait De fouler la terre. |
(144) Gian Dei Brughi Ne pensait plus qu’aux romans, Rêvant d’autres vies. | ↓ ↑ vie plus gens | (195) Ces gens, interdits, Aimaient que Côme ait choisi Ce mode de vie. |
(145) Ce brigand lisait Et de son ancien métier, On ne parlait plus. | ↓ ↑ parler ancien tenter | (194) Là-bas, il tenta De parler aux gens perchés Dans sa propre langue. |
(146) Deux anciens complices Vinrent le solliciter Pour un mauvais coup | ↓ ↑ coup pour dans | (193 – ch. XVII) Il tenta le coup Et partit dans l’instant vers Olivabassa. |
(147) Ugasso vola Le livre du brigand pour Qu’il l’écoute enfin. | ↓ ↑ enfin voler aussi | (192) Il apprit enfin Que d’autres vivaient aussi, Non loin, dans les arbres. |
(148) Les deux le forcèrent A voler le gabelou Pendant cette nuit. | ↓ ↑ nuit pendant amour | (191) Aussi chaque nuit, Côme rêvait de l’amour D’une fille perchée. |
(149) Pendant le larcin, Une fille s’échappa Que le brigand n’ouït. | ↓ ↑ fille ouïr public | (190) Face à son public, Côme ressentait un vide. L’amour d’une fille ? |
(150) Pris, ce fut fini. Mais de sa geôle, il ouït Côme Crier des récits. | ↓ ↑ récit finir conter | (189) Son public grandit A qui Côme conta des Récits fantaisistes. |
(151) – Comment finit Wild ?, Questionna le brigand . – Pendu. – comme moi. | ↓ ↑ brigand question « Monsieur le Baron » | (188) « Monsieur le Baron« Vint à conter des histoires ; Du brigand, de l’oncle, … |
(152 – ch. XIII) Mon frère lisait, Agonissant de questions L’abbé bredouillant. | ↓ ↑ agonis(s)ant lisait chut | (187) Père agonisant, Côme devint dès lors, chut !, « Monsieur le Baron. » |
(153) Mon frère lisait Chaque jour, comme on s’élève, L’abbé l’écoutait. | ↓ ↑ jour élève poursuivre | (186) Un jour, des abeilles Le poursuivirent ; il chut Et tomba malade. |
(154) Côme discourait Et Fauchelafleur, l’élève, Courait après lui. | ↓ ↑ après courir falloir | (185) Père prit en mains Après son frère, les projets Qu’il fallait poursuivre. |
(155) La rumeur enfla Qu’un abbé près d’Ombrosa Courait à sa perte. | ↓ ↑ perte abbé quand | (184 – ch. XVI) Mon frère mentit Quand il fallut expliquer La perte de l’oncle. |
(156) La fin de l’abbé Fut triste. Il dût expier Des lectures coupables. | ↓ ↑ triste lecture tête | (183) Côme fut bien triste Quand il comprit que la tête N’avait plus de corps. |
(157) Parmi ses lectures, Côme se passionna pour L’arboriculture. | ↓ ↑ parmi Côme voir | (182) Oh, on se dispute ! Puis parmi les flots, l’on vit La tête de l’oncle. |
(158) Côme apprit la taille Et bientôt chaque habitant Voulut ses services. | ↓ ↑ bientôt chaque qui | (181) Dans une chaloupe, On vit bientôt deux Berbères qui le débarquèrent. |
(159) Ainsi, chaque arbre Se nouait, se renforçait En belle harmonie. | ↓ ↑ belle nouer autre | (180) – Belle Zaïra !, Implorait-il l’autre rive. Mais qui était-elle ? |
(160 – ch. XIV) Amis ? Ennemis ? Mon frère nouait des liens Jusqu’à l’incendie. | ↓ ↑ jusqu’à frère esquif | (179) Notre oncle sauta Dans un autre esquif, rama Jusqu’à l’horizon. |
(161) Mon frère étouffait Car les flammes attaquaient Le tronc de son arbre. | ↓ ↑ arbre étouffer contre | (178) Trois pirates fuirent Que Côme occît contre l’arbre De leur frêle esquif. |
(162) Au feu !, cria Côme. Les villageois, au complet, Vinrent l’étouffer. | ↓ ↑ feu complet bergamasque | (177) Au feu, rien ne vaut La pelle d’un bergamasque, Contre un cimeterre. |
(163) Face à ce péril, Notre oncle et Côme montèrent Un plan très complet. | ↓ ↑ face monter mieux | (176) Chaque Bergamasque S’armait au mieux pour la rixe Face aux barbaresques. |
(164) Côme vit monter Une grande communion Liant les équipes. | ↓ ↑ équipes grande tirer | (175) Mieux. Il suffisait De leur tirer leurs rapines Avec ses équipes. |
(165) La grande nouvelle Fut que cette renommée Parvint jusqu’à nous. | ↓ ↑ parvenir nouvelle jamais | (174) S’il tirait en l’air, Parviendrait-il à jamais A les éloigner ? |
(166) Sans hésitation, Père vint à la rencontre De sa vie nouvelle. | ↓ ↑ hésitation père oncle | (173) Quelle hésitation ! Devait-il dénoncer l’oncle ? Se taire à jamais ? |
(167) Père lui offrit, En sa dix-huitième année, Ses épée et titres. | ↓ ↑ offrir signe épée | (172) Par mots et par signes, Notre oncle offrit aux Berbères Des informations. |
(168) Cosimo rangea Son épée de chevalier. Le baron partit. | ↓ ↑ chevalier large | (171) Une nuit sans lune, Côme vit le chevalier Faire signe au large. |
(169 – ch. XV) Depuis quelques temps, Le chevalier avocat Traînait sur le port. | → temps | (170) Au large, un pirate, Sous le tir des espingoles, Rêvait d’autres temps. |