Que te rongent ces vers, misérable poète,
N’auras-tu jamais su simplement t’émouvoir
Laisser crier ton cœur au temps des désespoirs
Sans habiller de mots les pluies et les tempêtes ?
Te pensais-tu si froid et si vide qu’en fait
Tes larmes ne coulaient que de l’encrier noir
douze pieds à la ligne et caressant l’espoir
Que ton salut naîtrait de l’emphase parfaite ?
Songe à ce miséreux dont tu t’es mis en tête
D’écrire les blessures en de belles histoires
Le privant à jamais de sa propre mémoire.
Virevolte en plume en ce matin de fête
Dont tes pauvres yeux secs ne verront pas le soir
Ni cette vengeresse épitaphe à ta gloire.