Sonnets

Le paravent chinois

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Le paravent chinois


Que furent tes pensées, si étrange étrangère,
Quand dans l’éternité de cette chambre mauve,
Tu te fis empressée comme je me fis fauve
Chacun de son côté de la toile légère ?

Le paravent chinois caressait les lumières
De tes cheveux de soie aux senteurs de guimauve ;
Dans le troublant émoi de notre douce alcôve,
Je devinais tes doigts et tes closes paupières.

Sans aucune pudeur, tu t’offris la première,
Prenant en cache-cœur la fragile frontière,
Gardienne de candeur et de pureté sauve.

Silhouette aux abois, je pleure cet hier
Quand une ombre de toi s’abandonnait derrière
Le paravent chinois de cette chambre mauve.

Contribution au projet L’oulipien de l’année 2009